Dürer : La mère de l'artiste.
Dessin. 1514.
Berlin Staatliche Museeun, Kupferstich-Kabinett.
Page 17
"Lorsque Rubens dessina un portrait de son jeune fils, le grand peintre flamand était fier de la beauté de son enfant. Il désirait certainement nous le faire
admirer. Mais cette tendance au joli et au plaisant risque de nous faire trébucher si elle nous conduit à écarter des oeuvres traitant d’un sujet moins séduisant. Le grand peintre allemand Albert
Dürer a sans doute dessiné le portrait de sa mère avec autant d’amour et de dévotion que Rubens retraçant le visage de son fils.
Cette étude pénétrante de la vieillesse sur le déclin peut nous heurter, mais si nous luttons contre cette répugnance instinctive, nous en serons grandement
récompensés.
Car, dans sa terrible sincérité, le dessin de Dürer est un chef-d’oeuvre.
Nous comprendrons assez vite que la beauté d’un tableau ne coïncide pas avec l’agrément de son sujet. (…)
Page 20
La notion de beauté a ceci d’inquiétant que le goût et les canons du beau varient à l’infini.
Histoire de l’art, E.H Gombrich,
L’Art et son histoire I
Livre de poche 1967
Introduction
trente sept ans que je n’avais pas relu ces pages, avant de faire une recherche et de tomber sur ce site, mais le portrait est resté gravé dans ma mémoire.
… je continue avec mon édition de poche :
pages 39-40
« les plus grands maîtres se sont donnés tout entier dans leur œuvre ; ils lui ont souvent tout sacrifié et nous leur devons bien de faire quelque effort pour saisir leur pensée.
Il y a toujours dans l’art du nouveau à découvrir. Les grandes œuvres semblent différentes quand on revient vers elles. Elles ont quelque chose d’inépuisable et d’imprévisible, tout comme l’être humain et on ne peut jamais prétendre le connaître à fond.
L’essentiel réside peut-être en ceci qu’il faut les aborder avec un esprit non prévenu, prêt à saisir la même allusion et à faire écho à l’harmonie la plus cachée. Avec un esprit libéré, surtout des grands mots et phrases toutes faites »
* * *
Holbein le Jeune - 1533