*Gimp+Mypaint
Mer
C'est tout ce que nous aurions voulu faire et n'avons pas fait,
Ce qui a voulu prendre la parole et n'a pas trouvé les mots qu'il fallait,
Tout ce qui nous a quittés sans rien nous dire de son secret,
Ce que nous pouvons toucher et même creuser par le fer sans jamais l'atteindre,
Ce qui est devenu vagues et encore vagues parce qu'il se cherche sans se trouver,
Ce qui est devenu écume pour ne pas mourir tout à fait,
Ce qui est devenu sillage de quelques secondes par goût fondamental de l'éternel,
Ce qui avance dans les profondeurs et ne montera jamais à la surface,
Ce qui avance à la surface et redoute les profondeurs,
Tout cela et bien plus encore,
La mer.
Jules Supervielle
Dans son essai "Une stratégie paradoxale" *, Kenneth White écrit :
"J'aime la définition que donne Élie Faure du poète :
"Le poète ne s'attache à aucun port, mais poursuit une forme qui vole à travers la tempête et se perd sans cesse dans un perpétuel
devenir".
Kenneth White poursuit : . . .
"étant donné l'ambiance nationaliste post-totalitaire que nous connaissons, le complexe, voire l'idéologie identitaires qui sévissent, créent une première série de difficultés. J'ai personnellement renoncé à toute identité de ce genre, et les réputations locales (ces "représentants culturels" de telle ou telle nation, sans parler de telle ou telle région) me font sourire"...
*"Une stratégie paradoxale, essais de résistance culturelle"(Presses Universitaires de
Bordeaux, 1998)